On connaît tous un grand collectionneur qui entasse, un ami qui accumule les vieux meubles pour les réparer – ou pas – ou encore une collègue qui ne parvient pas à jeter ses vieux magazines et revues. Si ces manies peuvent faire sourire ou au contraire irriter l’entourage, elles n’en demeurent pas moins anodines de prime abord. Et si accumuler, empiler, conserver, ne pas parvenir à jeter était en fait une maladie ?
Avez vous déjà entendu parler du syndrome de Diogène ? Peut être avez vous croisé ce nom au détour d’un cours de philosophie ou d’histoire. Il s’agit en fait d’une Syllogomanie, un trouble compulsif qui pousse l’individu à tout conserver précieusement et à accumuler dans son logement.
Comment reconnaître la Syllogomanie de Diogène ? Il faut dire que ses symptômes pourraient tout simplement s’apparenter à une forte tendance à être désordonné ou collectionneur.
En réalité, il ne s’agit pas simplement d’un goût prononcé pour l’entassement. Avec le désordre vient l’insalubrité, la prolifération de nuisibles et le danger pour l’individu accumulateur.
Qui est Diogène ?
Le nom de cette Syllogomanie fait référence à Diogène de Sinope, un philosophe grec emblématique du cynisme. Les cyniques pronaient un anti-conformisme radical et subversif envers les us et coutumes de la cité grecque. Diogène fut le premier à vivre “comme un chien” dans la rue, dans une jarre renversée, sans biens matériels particuliers. D’aucuns le voyaient comme un débauché, sale, ermite, et complètement isolé de la cité.
Les individus touchés par le syndrome de Diogène ne vivent certes pas en pleine rue, mais comme le philosophe, accordent peu d’importances aux conventions sociales. Toutefois, il n’est pas encore possible de dresser un portrait robot exact d’un syllogomane “diogène”.
Reconnaître la Syllogomanie de Diogène
Le trait commun de tous les syllogomanes touchés par le syndrome de Diogène reste sans conteste l’isolement. Autrement, il est très difficile de déterminer si un individu est “diogène” ou non. Si l’individu atteint du syndrome est souvent âgé, les études démontrent que de jeunes adultes peuvent tout aussi bien l’être.
D’autre part, il peut aussi bien y avoir des “diogènes” sales et négligés comme des accumulateurs très propres sur eux et élégants. Cela ne facilite en rien la détection du trouble.
Aussi, en société, on ne peut soupçonner qu’un proche puisse être touché par la Syllogomanie de Diogène.
Si vous vous retrouvez en proie au doute, n’attendez pas pour agir. En effet, les conséquences du syndrome peuvent être très grave et une situation étrange ou alarmante devrait tout de suite vous interpeller.
Accompagner un “Diogène”
Il s’agit tout d’abord de ne pas brusquer votre proche, mais d’essayer de comprendre ce mode de fonctionnement hors-normes. Posez lui des questions, dans le calme, et en toute bienveillance, dans un lieu neutre. L’idée est de tisser un lien de confiance pour préparer un accompagnement psychiatrique et psychologique en douceur.
Rappelez à votre accumulateur que vous n’êtes pas là pour l’empêcher de faire ce qu’il souhaite mais pour l’aider. La difficulté majeure d’une telle démarche réside dans votre capacité à faire preuve d’écoute et d’empathie.
Positionnez vous en tant qu’allié, et non en tant qu’ennemi.
Une fois les premières étapes d’identification et de prise en charge médicale du syllogomane, il s’agit de procéder à un nettoyage minutieux du logement occupé.
En effet, il se peut qu’en plus du capharnaum et de la saleté, des petites bêtes aient proliféré en toute liberté.
Faites appel à une équipe de nettoyage qualifiée et spécialisée pour plus de sérénité et préparez doucement la ré-insertion de votre proche au sein de son petit cocon.