Tout le monde a au moins entendu une fois dans sa vie l’histoire de l’arche de Noé.
Pour beaucoup de gens aujourd’hui, ce n’est plus seulement un mythe, mais bel et bien une maladie. Le syndrome de Noé touche de plus en plus de personnes. Q
Quels sont ses symptômes ? Comment le gérer ? Comment se manifeste le syndrome de Noé ? Voici quelques éléments de réponse.
Quel profil pour un individu touché ?
Une personne atteinte de cette maladie mentale se donne au départ pour mission de venir en aide aux animaux, de les sauver. Mais là où la raison déciderait de ne pas prendre en charge plus de quelques animaux, malades ou non, le syndrome de Noé efface toutes les limites.
Ces sauveteurs accumulent les bêtes en détresse, un peu à la manière d’un collectionneur (d’où le terme animal hoarders, qui les définit outre-Atlantique).
Là où la situation devient plus compliquée, c’est qu’ ils les amassent sans être en mesure de prendre soin d’elles, les maintenant dans des conditions de vie qui ne sont bonnes ni pour les animaux ni pour les humains.
Le déni de réalité est tellement puissant que les individus concernés continuent à se voir comme des bienfaiteurs… alors même que leurs protégés pâtissent de la situation dans laquelle ils les maintiennent.
À quoi ressemble la demeure d’une personne atteinte du syndrome de Noé ?
Imaginez plusieurs dizaines d’animaux, confinés dans un espace restreint… L’hygiène de base ne peut être maintenue, la promiscuité provoque des maladies, voire des comportements agressifs. Les odeurs s’imprègnent jusque dans les sols et les murs…
Ce type de situation se déroule souvent dans des lieux clos, maisons ou appartements.
La taille du logement n’impose aucun cadre à la personne malade, qui continue à y entasser les bêtes.
Son unique but est de les sortir de la rue, peu importe si elle n’a pas les moyens de les soigner ou de leur donner à manger. Ce sont des pièces entières qui sont consacrées aux animaux, empiétant sur les lieux de vie, et rendant parfois des logements presque insalubres.
Comment gérer une personne atteinte ?
Le syndrome de Noé est une pathologie, même si elle est seulement en cours de reconnaissance en tant que telle. Il faut savoir que les personnes atteintes ne seront pas conscientes de mettre en péril les animaux qu’elles hébergent. Elles se plaindront alors d’un manque de reconnaissance, voire d’attaques de la part d’ennemis de la cause animalière.
Néanmoins, la loi permet de contrôler, en partie, ces situations. Ainsi, l’article 2 du code rural L. 214-6 précise que le nombre total de chiens de plus de quatre mois ou de chats de plus de dix mois détenus par un particulier ne doit pas excéder neuf.
Au-delà, le particulier sera considéré comme un éleveur, voire le gérant d’une pension ou d’un refuge, et devra déclarer ses animaux auprès de la Direction des Services Vétérinaires (DSV).
Pour ce qui concerne les autres espèces qui ne sont pas mentionnées dans la loi, il est tout à fait possible de faire appel à une association animalière ou à la DSV afin de prendre en charge ces animaux.
Néanmoins, il faut savoir que les cas de récidive sont très fréquents, d’autant qu’il n’existe aucun traitement ni thérapie adaptés pour le moment en France. Sur ce sujet, les États-Unis sont plus avancés, le Hoarding of Animal Research Consortium (HARC) ayant mené de nombreuses études, dans ce domaine, notamment universitaires.
Le travail des associations de protection animale sur notre territoire vise cependant à faire évoluer les mentalités dans ce domaine.